LE DOLMEN II DE SAN SÉBASTIEN COMMUNES DE PLAN-DE-LA-TOUR ET SAINTE-MAXIME (VAR)
Réflexions sur les pratiques de l'inhumation dans les sépultures collectives provençales
ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE
par Gérard SAUZADE avec la participation de Jean COURTIN
C'est en allant examiner le dolmen I de San Sébastien en compagnie de son inventeur G. Chabaud, en. septembre 1971, que nous avons repéré le dolmen IL La colline de San Sébastien, de forme allongée, est orientée nord-sud. Son sommet aplati, presque horizontal, s'étend sur environ 800 m de long. La ligne de crête constitue la limite des communes de Plan-de-la-Tour à l'ouest et de Sainte- Maxime à l'est. Sur cette ligne sont situés, au centre, le dolmen I fouillé en 1971 (Sauzade, Courtin et Ghabaud, 1976) et à l'extrémité nord, le dolmen IL A l'extrémité sud, un amas de gros blocs repéré dès notre première visite pourrait bien constituer une sépulture sous tumulus.
Depuis l'abandon des cultures en terrasse au début de ce siècle, ce secteur des Maures présente de grandes difficultés de pénétration. C'est l'incendie de l'été 1970 qui rendit la prospection plus facile en ravageant une grande partie du couvert forestier des communes de Grimaud, Plan-de-la-Tour et Sainte- Maxime. Cet incendie fut donc à l'origine des découvertes successives de plusieurs tombes mégalithiques pendant les quatres années qui suivirent.
Depuis la publication du dolmen I (Sauzade, Courtin et Chabaud, 1976), à laquelle nous renvoyons le lecteur pour tout ce qui concerne la situation géographique de ces tombes et l'historique
des plus récentes découvertes de dolmens en Provence, d'autres sépultures mégalithiques ont été repérées. Au début de l'année 1978, G. Chabaud découvrait dans le même secteur le dolmen des Lions et deux autres tombes mégalithiques sur les pentes méridionales de la colline de San Peyre. Toujours en 1978, un autre dolmen a été découvert par Mme Grégoire à Saint-Aygulf, sur la colline de l'Agriotier. Cette tombe, malencontreusement endommagée par un bulldozer qui traçait une piste, dut faire l'objet d'une fouille d'urgence (G. Sauzade) en 1983. Enfin, récemment plusieurs dolmens ruinés ont été repérés non loin de là, à l'extrémité occidentale du massif de l'Estérel près de Saint-Raphaël.
Du fait de sa pénétration difficile, de l'aspect peu reconnaissable . des monuments non encore fouillés, le massif des Maures constitue pour la Provence une zone privilégiée susceptible de renfermer encore de nombreuses sépultures mégalithiques.
La fouille
Elle a fait l'objet de deux campagnes consécutives, en septembre 1972 et en avril 1973 qui ont duré en tout 23 jours. Le dolmen et son tumulus, étaient dissimulés sous un épais couvert de genêts épineux.
Gallia Préhistoire, 1987-1988, tome 30, p. 119-149.
